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Channel: Chez Tony
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CAr time is there again

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« Allons enfants du Wiki-ieuh le jour de gloire est arrivé ! » C’est presque ce qu’on pourrait entendre ce matin si Wikipédia n’était pas un média écrit avant tout. Car la Révolution est arrivée. Les putschistes, pour reprendre l’expression consacrée, ont vaincu. Comme en attestent deux chroniqueurs, le Comité d’Arbitrage n’est plus. Il a cessé de vivre. Il a expiré et est retourné vers son créateur. Oh, bien entendu, ami lecteur bien intentionné, tu n’en as rien à foutre du CAr et, à vrai dire, tu ne savais même pas qu’il existait encore. Je vais donc te faire un bref et nécessaire rappel de la situation : on n’en a pas assez parlé. Le CAr, merveilleuse invention qui résout les conflits (ou les envenime, c’est selon le point de vue, les relations des différentes parties avec les arbitres, l’humeur de ceux-ci, et l’alignement de Mars avec Saturne), devait être renouvelé en cette fin du mois de mars. Tout bon CAr qui se respecte a, dans l’idéal, dix membres donc 5 traitent ensemble un arbitrage.Toujours dans la théorie, chaque camp arbitré peut demander le remplacement d’un arbitre qu’il aime pas. On supposera donc qu’il faut, pour fonctionner dans les meilleures conditions, 7 arbitres, et 5 pour fonctionner tout court, puisqu’à moins, il est difficile de réunir cinq arbitres. Jusque là, vous suivez.

Le truc rigolo, c’est qu’à cette élection ne s’étaient présenté que 7 candidats, dont un à la triste réputation (et qui, avec un beau 4,4% de votes positifs, a vraiment fait très fort dans les annales de la profondeur CAresque), et un « bleu » peu rôdé aux choses de Wikipédia, qui n’avait que peu de chances d’être élu. Sur les cinq candidats restants, quatre se proposaient à leur réélection. On le comprend donc, il en allait là de la survie du CAr, puisque parmi les cinq candidats vraiment éligibles, il suffisait qu’un d’eux n’ait pas son quotas pour que soit ici signée la fin du comité pour les six mois à venir. Ce qui devait arriver arriva : Rehtse et gede n’ont pas obtenu les suffrages nécessaires. Le CAr est donc mort pour six mois.

Bien sûr, au milieu des cris de joie de ceux qui dénonçaient ses jugements iniques et abus de pouvoir (ce n’est pas moi qui les contredirai), il y a eu dès cette nuit des sons dissonnants. Udufruduhu, que j’estime par ailleurs, s’inquiète ainsi des offensives trollesques qui naîtront sans le CAr. Je ne peux que lui faire la même réponse que Remih. Le CAr n’était pas là pour empêcher les débordements ; c’était au mieux une rustine qui, pendant quelques temps, empêchait le conflit en mettant une des parties sur la touche. Lorsque celle-ci revenait en jeu, le conflit reprenait de plus belle jusqu’au carton rouge. Et ça, c’est quand le CAr ne devenait pas lui-même motif du conflit. Je pense, sans trop m’avancer, que Wikipédia ne vivra pas plus mal durant ces six mois. Et si c’est le cas, le CAr n’en reviendra que plus fort.

On peut en revanche s’inquiéter de cette « crise des vocations ». Sept candidats en mars, c’est huit de moins qu’en septembre. Une chute dramatique qui se ressent aussi côté votants. Gede, qui, sur ce blog il y a six mois, expliquait que le CAr avait un soutien fort de la communauté et se félicitait de sa réélection, jouée à 1% près, peut difficilement tirer le même constat aujourd’hui. Alors on trouve des excuses. « Les anti-CAr ont magouillé en votant au dernier moment ! » Et ? Rien ne l’interdit. « Si on avait su que le CAr était en danger, plus de gens auraient voté ! » S’ils étaient intéressés par le CAr, ils auraient voté ; à moins que ce « plus de gens » n’ait dû être constitué de faux-nez et autres morts vivants, autre pratique courante dans ce genre d’élection. « On devrait, la prochaine fois, baisser le seuil de 66% à 50%« . Et interdire les votes contre, aussi. Ah, merde, déjà proposé. Il est dommage que, dans la défaite, certains aient du mal à se remettre en question ; mais le manque de remise en question est, il faut dire, ce qui a envoyé à la casse le CAr.

Que ces six mois prouvent donc qu’il est possible de vivre sans cet attirail judiciaire sur Wikipédia, ou du moins qu’il est possible de résoudre les conflits de façon moins trollogène. Tel est mon espoir. Et de toute façon, le CAr, dit-on chaque fois que quelqu’un fait un billet, « tout le monde s’en fout ». Donc sa disparition est-elle si grave ?


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